Claire Martin. Bélgica
(Elle est entrée à Nouvelle Acropole à 20 ans. À 23 ans, elle a rejoint les Forces vives, au sein du groupe des Brigades féminines. Elle est restée dix ans à Nouvelle Acropole et a exercé comme Cheffe de Filiale d’une école en Belgique)
Témoignage — Mon passage à Nouvelle Acropole (2025)
Quand je suis entrée à Nouvelle Acropole, j’étais une personne heureuse, optimiste, très curieuse de la vie. J’aimais la philosophie, la mythologie grecque, les civilisations antiques, le bouddhisme... À 20 ans j’avais un amour véritable pour le savoir et pour le partage d’expériences avec d’autres personnes elles aussi en quête de sens et de profondeur.
À ce moment-là de ma vie, j’étais pleine d’enthousiasme et je ne soupçonnais pas que je finirais prise au piège d’une organisation qui, derrière une façade culturelle et philosophique, fonctionnait comme une secte. Les premières années furent apparemment lumineuses. Il y avait des conférences intéressantes, des cours qui m’enrichissaient intellectuellement, des débats où l’on pouvait parler de philosophie et de spiritualité, des expériences de bénévolat social, artistique, écologique, etc. Tout m’attirait, et c’est précisément de là qu’une secte se nourrit: de moments agréables et de liens qui semblent authentiques. Si tout avait été sombre dès le départ, personne ne serait resté.
Une fois devenue membre, j’ai constaté certaines pratiques qui me parurent fort douteuses ; la pire eut lieu lors du cours de Psychologie Pratique : l’une de ces épreuves psychologiques consistait à se gifler au visage mutuellement avec une autre camarade, sans pouvoir se détourner ni manifester la moindre réaction. L’instructrice nous poussait à nous gifler de plus en plus fort afin de « maîtriser » nos émotions.
Cela m’a profondément choquée, mais cette professeure était déjà une personne en qui j’avais confiance et ses explications préalables ne m’avaient pas laissé beaucoup de place pour les remettre en question. C’est ainsi que commença l’endoctrinement consistant à ne plus m’écouter et à obéir aux professeurs qui, en l’espace d’un ou deux ans, étaient déjà devenus mes maîtres au fil de cours à caractère nettement idéologique.
Mon entrée dans les Forces Vives
Peu à peu, sans m’en rendre compte, je me suis enfoncée de plus en plus. D’abord par le volontariat, qui semblait noble et constructif, mais qui, en réalité, servait aussi de vitrine pour attirer de nouveaux membres. Trois ans plus tard, j’ai intégré le « cercle interne », ce qu’ils appellent les « Forces Vives ». Étant femme, on m’a affectée au groupe des « Brigades féminines».
Les Forces Vives constituent le « groupe interne », une chose que l’on ne perçoit pas quand on est simple membre. Là se trouvent les codes d’honneur, les serments, les hymnes et marches militaires, les uniformes, les vœux… une sorte d’église déguisée en ésotérisme.
De plus, on commençait à t’instruire et à te préparer à ce qui deviendrait les comportements habituels lors des réunions internes : saluer le bras levé, s’agenouiller devant des étendards, défiler et se ranger à la manière militaire en formations de brigades masculines et féminines, et porter des uniformes arborant une symbolique très proche de celle des anciens régimes fascistes. L’atmosphère devenait de plus en plus hiérarchique et rigide, et le dogmatisme s’insinuait progressivement et presque imperceptiblement. À ce stade, nous étions tous convaincus de faire partie d’une école initiatique et acceptions les bizarreries.
Sur le plan psychologique, c’était la dissonance cognitive qui opérait. Je trouvais des justifications à ce qui me mettait mal à l’aise parce que j’avais le sentiment de faire partie de quelque chose de plus grand, de quelque chose de spirituel. Il y avait aussi la pression du groupe, qui t’incitait à ne rien remettre en question pour ne pas passer pour faible ou déloyal. Et, surtout, s’installait ce que la psychologie appelle « l’impuissance acquise »: on te convainc que tu ne dois pas questionner ceux qui sont au-dessus de toi, que la bonne chose à faire est de te soumettre à la hiérarchie, comme si c’était le fonctionnement même de la nature. Le tout était expliqué au travers de cours magistraux, de notes de cours et de références étayées par des philosophes et des civilisations antiques.
Même si, dans les cours, on te présentait le karma comme une loi d’apprentissage et non de punition, la réalité est que tu finis par croire que, si tu remets en question des concepts propres à la Nouvelle Acropole, tu seras une mauvaise disciple et que le karma te poursuivra. C’est ainsi que j’en suis venue à accepter l’inacceptable, à faire aveuglément confiance à mes maîtres, leur accordant une confiance excessive, en pensant que ce qu’ils me disaient était pour mon bien et pour mon évolution.
Dévouement absolu à l’Idéal
À l’intérieur du groupe, l’exigence était immense. Il y avait un devoir constant, un engagement total. Et le pire, c’est que moi-même, de façon inconsciente, j’augmentais cette exigence envers moi-même. Je cherchais à me montrer digne, à prouver ma fidélité à l’idéal de Nouvelle Acropole. Cela m’a conduite à un épuisement physique et mental extrême : il ne restait guère de place pour me reposer, pour penser par moi-même, pour être simplement moi. Je devais démontrer que j’étais une bonne disciple à travers des rapports mensuels sur « l’École du Discipulat », où nous nous donnions une note sur les qualités propres à Nouvelle Acropole: générosité, sacrifice, dévotion, mystique (combinaison de bonne volonté et d’efficacité), etc.
Avant de connaître la Nouvelle Acropole, j’avais fait des études universitaires couronnées de succès et je m’entendais très bien avec ma famille. Pourtant, année après année, je laissais des amis derrière moi parce que ma pensée — déjà prise en otage par Nouvelle Acropole — me disait que les gens n’étaient pas capables de comprendre autant que moi, ce que je faisais, ce que je vivais. Un membre de Nouvelle Acropole est élevé dans une forme d’orgueil moral et croit que les autres ne comprennent rien parce qu’ils n’ont pas la chance d’acquérir des connaissances ésotériques.
On finit par tout adopter : les comportements, la terminologie, tout. Le sacrifice, l’obéissance, le devoir deviennent des notions gravées au fer rouge, jusqu’à la saturation. On compare même parfois cela au sacerdoce lorsque l’on commence à donner des cours, en te faisant croire que tu es spéciale, différente, meilleure, l’élue ou l’élu. À Nouvelle Acropole, les « hachés » et les responsables sont traités comme des rois, avec privilèges et égards.
Pendant ce temps, je voyais des choses qui me choquaient profondément. Le directeur national de Belgique, Fernando Fernández-Figares, humiliait publiquement sa propre femme, la traitant de « stupide » lorsqu’elle donnait une conférence, avec un machisme si effronté qu’il ne cherchait même pas à le masquer, contrairement à d’autres « mandos » ou chefs. Il m’a avoué à deux reprises qu’il admirait Franco et Hitler, et qu’il disait que Jorge Ángel Livraga (le fondateur de Nouvelle Acropole) avait admiré José Antonio Primo de Rivera, fondateur de la Phalange, et qu’ils étaient même allés ensemble au « Valle de los Caídos » pour honorer sa mémoire. Je l’ai entendu deux fois et je n’en croyais pas mes oreilles. Mon compagnon et moi avons envisagé sérieusement de partir.
Mon alarme intérieure me disait que c’était une aberration, mais en même temps je le justifiais : je me disais que tous les dirigeants ne pensaient pas ainsi et que lui était resté ancré dans l’Espagne franquiste dont il était parti pour ouvrir la première filiale en Belgique. Justifier que « le mauvais » n’est que le produit d’une déviation personnelle d’un dirigeant ou d’une mauvaise compréhension d’un pays, c’est refuser de voir la vérité. Cette justification m’a poussée à rester plus d’années que je n’aurais dû.
J’ai chassé ces « red flags » de mon esprit parce que j’avais déjà idéalisé tout le reste et, surtout, les membres et dirigeants que je considérais alors comme ma famille. Personne n’est préparé à cohabiter ou à dormir avec « l’ennemi » ; c’est mentalement inacceptable. Pourtant, to ut cela me plongeait dans le désarroi, me créait un conflit intérieur insupportable : je voyais des choses inacceptables, et en même temps je voulais faire confiance à ceux que je pensais être « mes maîtres et mes frères».
Aux nouveaux membres, et même aux plus jeunes des « Forces Vives », on explique que certains symboles ont été « dénaturés » par Hitler et que le fondateur JAL a tenté de récupérer et de « nettoyer » leur sens originel ; on construit ainsi un discours qui dissocie l’iconographie de son contexte politique d’origine. C’est pourquoi, à l’intérieur de la Nouvelle Acropole, les gens ne se considèrent pas nazis ou fascistes malgré toutes les évidences. On effectue le salut, même si cela gêne parfois, en croyant restaurer quelque chose d’ancien et de positif, en le justifiant comme une pratique initiatique ou énergétique plutôt qu’en reconnaissant sa charge historique.
Le serment que l’on prononce en devenant « Force vive » t’inocule une peur terrifiante, il t’engage au-delà de la mort, à genoux devant les étendards et le bras levé. Quand tu remets en question des idées, on te dit alors que tu es en train de te « désintégrer » du mouvement, comme si tu devenais folle ou traîtresse. Quand je constatais des injustices ou des erreurs, je ne pouvais rien dire aux dirigeants car on me rappelait que le système est pyramidal et qu’on doit pardonner aux chefs leurs erreurs, quelles qu’elles soient, au nom de la « triade » qui serait supérieure à la personnalité.
Le directeur national pour la Belgique, Fernando Fernández-Fígares, est, comme beaucoup de cadres, misogyne et homophobe; il pense que les homosexuels ont des problèmes mentaux. Il disait que JAL ne les laissait pas entrer dans les Forces Vives mais qu’il fallait désormais s’adapter, car ce qui compte finalement, c’est que chaque année il y ait davantage de membres. Toutes ces idées de JAL figurent dans les « Bastions » du début, dans les « Almenas » et d’autres documents internes, bien que certaines de ces phrases aient été effacées au fil du temps, par crainte d’attaques anti-sectes et pour paraître plus acceptables aux yeux de nouveaux adhérents.
« Dis-le-moi en nombre d’adhérents » (adaptation du fameux slogan « Dímelo con miembros ») est l’un des mantras de JAL, une injonction adressée aux dirigeants qui, chaque année, doivent fournir aux responsables internationaux des estimations sur le nombre d’adhérents qu’ils vont obtenir et sur les moyens pour y parvenir.
Beaucoup diront qu’il existe des cheffes féminines et que Delia fut « Mando Máximo » (terminologie acropolitane pour le directeur international), mais, malgré un machisme très prononcé au quotidien, on laisse Delia et quelques autres directrices nationales aux commandes parce qu’on les juge «plus évoluées». À Nouvelle Acropole, comme dans d’autres religions, on recherche des « êtres exceptionnels », supposément plus évolués que les autres. Dans le cas de Delia, on raconte de nombreuses anecdotes : elle se souviendrait de vies antérieures, on la présente comme une « disciple plus avancée », etc.
Dans ces cas, peu importe qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme; mais lorsqu’il s’agit de personnes « ordinaires », le machisme et les rôles traditionnels s’appliquent. Par exemple, l’actuel directeur international, Carlos Adelantado, insistait lui aussi pour que les hommes soient les chefs et que la mission des femmes soit d’inspirer et de laisser les hommes agir. Il m’a dit cela quand il a appris que la responsable de la filiale allait finalement être moi et non mon mari. Carlos cherchait à me dissuader d’assumer le poste, mais mon compagnon lui a répondu que c’était une décision commune et qu’il en était très heureux.
Dans le « Manuel de Courtoisie » (une sorte de Bible pour les « Forces vives »), se reflète la servitude de la femme, enveloppée d’un halo quasi romantique de « la dame, le chevalier et l’honneur ». Quant à la tenue, par exemple, les femmes qui n’avaient pas l’habitude de porter une robe ou une jupe étaient « invitées » avec insistance à en porter, car c’était ce qui convenait à une dame.
Mon expérience en tant que responsable de la filiale en Belgique
Ceux qui ont appartenu aux Forces vives reconnaîtront les cénacles où l’on raconte les vieilles gloires acropolitaines. On y narre des anecdotes sur JAL qui impressionnent n’importe qui, racontées par un « haché » (dirigeant méritant) ou un « dinosaure » (comme on appelle ceux qui sont dans NA depuis trente ou quarante ans) — tous formés à l’art oratoire — et les sentiments provoqués sont ceux de « vouloir conquérir le monde », de « vivre et mourir pour l’idéal ». Le plan émotionnel, ou « astral », prend des proportions démesurées : on entend des paroles grandiloquentes sur les cérémonies, les pays et les filiales des vingt premières années de Nouvelle Acropole, comme s’il s’agissait d’aventures quichottesques et dignes d’éloge.
Lors de l’un de ces cénacles, mon compagnon a levé la main, comme possédé par un délire de grandeur, et a dit qu’il voulait ouvrir une filiale. Ce fut la meilleure nouvelle que Nouvelle Acropole Belgique pouvait espérer, car il s’agit d’un pays très vieillissant, avec au maximum une vingtaine de Forces vives et à peine trois jeunes engagés. Mon compagnon et moi représentions l’espoir pour l’avenir ; le Directeur national, Fernando, nous a dit qu’il nous formerait pour que l’un de nous devienne futur directeur national. Il disait qu’il souhaitait se retirer après environ quarante ans de service à l’idéal.
Il a donc commencé à nous instruire avec le « Manuel du Dirigeant ». Il a même pris une photo de nous pour l’envoyer à ses supérieurs, fier de pouvoir nous transmettre ces enseignements si « internes ». Je souligne l’existence de ce manuel parce que j’ai lu récemment que Nouvelle Acropole prétend que ce manuel n’existe pas. Au début de ce manuel, JAL commence par dire que « pour être un bon dirigeant, il faut se laisser diriger ». Fernando nous disait qu’il voulait que nous soyons comme des coqs de combat l’un contre l’autre, pour que le meilleur l’emporte — une politique qu’il appliquait aussi aux hachés.
Sur la question de l’argent, il m’a fallu beaucoup de temps pour voir qu’ils en profitaient et qu’ils cachaient les salaires que perçoivent les directeurs internationaux et nationaux, aux dépens des cotisations et du travail incessant des membres. (Je ne sais pas si c’est pour tous les DN, mais en Belgique, le Directeur Nationale recevait bien son salaire grâce aux fonds de l’OINA Organisation Internationale Nouvelle Acropole.)
Les ASBL qui respectent la légalité rémunèrent les bénévoles qui travaillent au-delà des heures autorisées, ou emploient du personnel pour des tâches administratives ou à horaires étendus. C’est quelque chose que j’ai appris avec le temps : il existe un nombre maximal légal d’heures pour le bénévolat ; ce que nous faisions à Nouvelle Acropole ne relève pas du volontariat mais constitue la traite des personnes.
Nouvelle Acropole se maintient grâce au travail continu des bénévoles, qui ne perçoivent aucune rémunération ; au contraire, quand tu es Force Vive, la cotisation augmente par rapport à celle d’un membre. NA vit aussi de ventes et de cotisations mensuelles. Ce travail continu non rémunéré constitue une charge équivalente à un emploi à plein temps en plus de ton activité professionnelle : coller des centaines d’affiches et distribuer des milliers de flyers au minimum tous les trois mois, nettoyer les toilettes, les locaux et toute la filiale, étudier, donner des cours, assister aux conférences pour assurer un minimum de personnes, assister aux cours hebdomadaires, vendre des livres ou de la nourriture, sans oublier le travail de chaque secrétariat acropolitain.
De cette manière, on maintient au pouvoir ceux qui sont au sommet. Ils devraient vivre de leur propre travail et, si un jour ils décidaient de rendre leurs comptes transparents, ils devraient indiquer ce que touche chacun de ces grands chefs, au lieu de dissimuler leur profit en affirmant que tous les membres de l'Acropole sont des bénévoles sans exception et que l’argent des adhérents sert uniquement à l’entretien des locaux.
J’ai été quelques mois responsable d´une filiale et j’ai vu que, dans les rapports nationaux, il existait des rubriques destinées à financer les déplacements du directeur national. Au début, je n’y ai pas prêté attention et je n’ai pas regardé ces rapports d’un œil critique, car j’étais devenue une « petite dirigeante » et je donnais de plus en plus d’argent à l’organisation. Je constatais la même chose chez les « hachés », qui, par exemple, faisaient de grosses donations lors de l’ouverture d’une nouvelle filiale. Le fait que plus on était haut placé, plus on payait, m’a fait croire que les directeurs mettaient des sommes équivalentes, voire supérieures, mais ce n’était pas le cas.
Fait curieux enfin : lorsque mon ex et moi avons acheté notre maison privée et y avons installé en grande partie la filiale, le directeur de Belgique m’a un jour instée à rédiger un testament pour, au cas où quelque chose arriverait à mon compagnon et à moi, léguer la maison au nom de Nouvelle Acropole. Avec le recul, tout cela paraît effrayant.
Comment je suis parvenue à quitter NA
À tout cela s’ajoutait ma vie personnelle : j’étais dans l’organisation avec mon mari et nous étions tous deux très impliqués dans les Forces vives et dans les débuts de la création d’une filiale. Mais un jour, un désir profond est né en moi : je voulais devenir mère, et j’avais déjà consacré mes meilleures années à Nouvelle Acropole (de 20 à 30 ans). C’est là que j’ai compris la racine duproblème: avoir une famille — bien que cela ne fût trop dit ouvertement — était considéré comme un obstacle à « l’idéal ».
Tous les acropolitains que je connais qui ont eu un enfant sans l’avoir cherché passent leur vie à regretter ou à être angoissés de ne plus pouvoir servir l’idéal plus longtemps, voyant l’enfant comme un obstacle au bien de l’organisation.
Le message implicite était clair: l’idéal est au-dessus de tout, même de la vie, même de la famille. Cette prise de conscience fut douloureuse, mais aussi salvatrice, car le désir d’être mère fini par me réveiller définitivement. J’ai réalisé que je devais choisir entre rester soumise à une structure qui annihilait mon être ou écouter mon désir le plus profond, mon humanité.
À ce moment-là, mon mari se formait pour devenir le futur directeur de Belgique et ne pensais à autre chose qu’à ça, tandis que je me désengageais à grands pas de Nouvelle Acropole. Toute notre vie avait tourné autour de l’organisation, et cette contradiction me déchirait de l’intérieur. Je me sentais fracturée : d’un côté, ce que je ressentais et souhaitais pour ma propre vie, en liberté ; de l’autre, ce que le groupe m’imposait de croire et une existence qui ne me plaisait pas.
Ce cumul d’épuisement physique et émotionnel a fini par me briser. Le comble a été de voir mon mari s’éloigner de moi et de ce qu’il était, comme s’il avait cessé d’être lui-même. J’ai même commencé à ressentir du rejet envers lui, parce qu’il répétait comme un perroquet les mêmes phrases sur NA, sur “une philosophie de vie pratique”, et tout un discours réchauffé que j’avais moi-même utilisé auparavant mais qui me paraissait désormais vide et faux. Là, je me suis effondrée dans une profonde dépression avec des pensées suicidaires.
Quand j’ai commencé à envisager mon départ, mon ex ne m’a pas forcée à rester, mais il ne m’a pas comprise non plus. Le directeur de Nouvelle Acropole en Belgique, Fernando FernándezFigares, entretenait avec lui une communication constante — mails, réunions privées, lettres dans lesquelles il lui répétait que plus important que la famille, plus important qu’une épouse, c’était l’idéal. Progressivement, j’ai vu que mon mari changeait et qu’il ne me traitait plus de la même façon. Je ressentais une énorme pression sur lui de la part de NA. Lorsque je suis sortie complètement, il était le seul jeune prometteur et engagé envers la cause, et ils ont tout fait pour le retenir.
Une fois, je suis entrée dans l’ordinateur et, en ouvrant le courrier, j’ai vu un courriel du directeur de la Belgique. C’était un mail adressé à mon mari et qui parlait de moi. Il lui donnait toutes les directives sur la façon dont il devait penser et agir à mon égard. C’était comme si mon compagnon n’était qu’une simple marionnette manipulée par Fernand. Là j’ai commencé à comprendre pourquoi il m’avait traité ainsi. Mon mari avait toujours été gentil avec moi, nous partagions ce qui nous semblait incohérent à propos de NA et nous nous soutenions mutuellement. Pourtant, désormais, j’avais l’impression qu’il me traitait différemment, qu’il considérait mon mal-être comme une faiblesse.
Fernand disait à mon ex-mari que ma dépression et mes pensées suicidaires étaient une invention de ma part, une manipulation. Ces pensées, je ne les avais confiées qu’à mon excompagnon, en totale confiance et par peur, non pas en ayant l’intention de passer à l’acte, mais en exprimant la crainte que ces idées représentent. Puisque, à Nouvelle Acropole, les dirigeants sont des « confidents » à qui l’on doit tout dire, je comprends que mon ex-mari lui ait expliqué, avec inquiétude, que je n’allais pas bien et qu’il souhaitait passer plus de temps avec moi. Ensuite, Fernand a tenté de minimiser la situation, comme il le faisait méprisamment envers « les gens faibles ou déprimés».
Ci-dessous, je recopie littéralement le courriel que le DN de Belgique, Fernando Fígares, a envoyé à mon ex-mari. Comme on le verra au début du mail, Fernand présente ses excuses à mon mari car ils avaient eu une réunion préalable tous les deux. Je le reproduis ici directement, afin qu’on voie comment Fernand lave le cerveau de mon mari avec des idées de « héroïsme », selon lesquelles les acropolitains doivent appartenir à la caste des kshatriya (guerriers) et non à celle des vaishya (une caste inférieure centrée sur le bien-être de sa propre famille), tout en le pressant par des notions de valeur, d’honneur, etc., pour servir son propre objectif :
« Quelques mots suite à notre entretien d’hier. Je voudrais affiner certains de mes propos qui n’étaient pas trop justes malgré l’honorabilité de mes intentions. Il s’agit en particulier de la question du « suicide », comme menace de la part de ta femme, et ma réaction brutale sur la situation: Bien entendu que je n’en voudrais pas, mois-non plus, que cela puisse arriver.
Cela dit, et j’espère que ne m’en tiendras pas trop de rigueur, la racine de la brutalité de mes mots provient du fait qu’il m’est insupportable voir un frère d’armes soumis à une femme parce que je suis en adorateur absolu de la Liberté et des valeurs guerrières.
Je crois aussi que nous devons tous (nous les dirigeants) aspirer à aimer à la manière des kchatrya qui n’est pas la manière des vayshyas et cela concerne non seulement notre amour pour les femmes mais aussi pour tous nos compagnons et tous les missions propres à cet autre Caste bâtie sur le Courage et l’Honneur.
Le problème est que la grande majorité de A se trouve et vit toujours à la croisée de chemins, entre les deux castes, et trop souvent plutôt dans la première que la guerrière. Oui, il nous faut apprendre à aimer autrement et non seulement, il nous faut apprendre à vivre autrement, et ce n’est pas facile, et nous sommes parfois tiraillés entre l’amour du père (époux, fils…, famille) et l’amour du chef (compagnon d’armes, mission)…
Alors, essayons de renforcer tous les jours notre univers de kchatrya puisque c’est cet univers qui nous inspire, nous attire. Il et le seul qui pourra nous offrir le bonheur qui nous est propre, celui de philosophes guerriers que nous voudrions être.
Et si je t’écris ces mots c’est parce qu’hier j’e t´ai vu dans la tourmente, certes, mais avec les yeux dans un horizon ou difficilement il y a de la place pour des hommes et des femmes autres que ceux qui doivent nous accompagner dans cette fête du combat.
Dis-toi, tous les jours: DESPIERTA, DESPIERTA Ferro!! Avec affection et espoir renouvelée. DN» [Novembre 2014]
Je comprenais alors qu’ils jouaient avec nos sentiments lorsque je suis sortie définitivement de NA: qu’ils s’étaient immiscés dans notre relation de couple, qu’ils minimisaient la douleur, qu’ils niaient même l’existence d’une dépression. Tout était instrumentalisé pour renforcer l’obéissance.
Quand j’ai lu la réponse de mon ex à ce message — « Tu as raison, j´en ferai de la sorte » — je suis partie de notre maison. Au final, ils ont obtenu ce qu’ils voulaient : je suis partie en leur laissant le terrain libre pour manipuler mon ex, le seul dirigeant jeune prêt à assumer tous les postes. J’ai frôlé la folie face au complot qui s’était formé autour de nous, car mon ex était considéré comme « l’unique fils capable de léguer un héritage acropolitain » et ils devaient le défendre bec et ongles.
Ma confusion et mon départ du pays leur ont été merveilleusement favorables. Et ma réaction impulsive de quitter la maison et d’exprimer une immense colère en découvrant cette lettre dans mon dos leur a également parfaitement convenu pour me faire passer pour l´exaltée ou la méchante de l’histoire. Rappelons-nous qu´à l’Acropole, il faut toujours garder ses émotions sous contrôle pour ne pas paraître faible.
J’ai été tellement choquée par ce courriel que j’ai décidé de le renvoyer à Delia Steinberg (deuxième directrice internationale) et à Toni Alzina (ancien directeur national de l´Espagne). D’une certaine manière, j’étais encore sous l’influence de NA et je croyais toujours que des dirigeants comme Delia et Toni étaient des personnes honnêtes, incapables d’accepter pareille chose. Delia ne m’a jamais répondu à propos du renvoi, mais Toni Alzina m’a écrit pour me dire combien il était scandalisé.
Je reproduis ici une partie de ses mails afin qu’on puisse constater la manipulation et la mise au jour ultérieure de ses mensonges :
« Chère Claire, je suis sous le choc et très préoccupé, plus qu’avant, car j’ignorais la plupart des choses que tu mentionnes et je ne pense malheureusement pas que tu exagères beaucoup. Je croyais connaître Fernando, nous avons fait ensemble le probacionismo et ta nt de choses ensemble à la préhistoire il y a plus de 40 ans… Il y a en plus des liens familiaux, mais cela ne m’empêchera pas de faire ce que je dois et ce que je peux faire ; rien que d’en parler avec la maîtresse Delia mettra en marche […] Cela va s’arr êter bientôt, j’en suis sûr ; j’ai aussi des nausées maintenant. J’espère, si tu le veux et si je peux t’être utile, que tu pourras compter sur moi. […] Écris-moi plus de détails sur Delia, sur les femmes, sur leurs manipulations, sur ce qu’on dit de lui à ce sujet. […] J’espère qu’au plus tard lors de cette prochaine RIMM on pourra trouver une solution à cette tâche et ce mouton noir dans l’idéal, et aussi que Fernando saura ce que je pense de lui sans détours ni privilèges familiaux, ni rien qui m’empêche d’aller jusqu’au bout pour que justice soit faite au plus vite. Je te prie d’être discrète et pour le moment de n’en parler à personne de ce que je te dis, Fernando pourrait l’apprendre et monterait tout un théâtre pour passer pour le gentil dans cette hi stoire et nous pourrions passer pour les méchants. Mille baisers guérisseurs et dans l’espérance -certitude que justice sera rendue pour toi, pour ton mari et pour tant de bonnes personnes. Toujours à toi, Toni. » [mars 2015]
Quand Toni parlait de « rompre les liens familiaux », c’était parce que Fernando Fernández-Fígares est le frère de son ex-femme. Il est aussi le frère de Dolores Fernández-Fígares (l’épouse de Manuel de Faramiñán, le « Gardien des Sceaux » de NA). On dirait que la cupule de Nouvelle Acropole fonctionne sur des dynamiques endogamiques, ils se protègent et se couvrent les uns les autres.
Plus tard, Toni s’est réuni avec moi pour s’excuser et tenter de me convaincre de revenir à NA et d’ouvrir une filiale en Espagne ; il pensait qu’on me ferait changer d’avis. Ou peut-être avait-il peur que je parle, et c’est pour cela qu’il me traitait si bien. J’ai refusé toute offre, mais quelques années plus tard j’ai réalisé que tout ce que Toni m’avait dit n’était que mensonges et manipulation de la part de NA.
Il m’avait promis d’écarter Fernando Fígares de son poste de directeur national. Pendant dix années rien n’a changé: Fernando a continué comme directeur national et mon ex continue de gravir les échelons de la pyramide méritocratique de l´Acropole — un instrument pour tout « ego spirituel » compétitif; en réalité, ce qui est promu c´est de nourrir le désir d’être chefs et les délires de vouloir créer « un monde nouveau et meilleur ».
J’avoue que moi-même, quand j’ai accepté d’être responsable de filiale, je me sentais spéciale, investie d’une mission exceptionnelle. Et après avoir été d’abord dénigrée par mon directeur national puis ensuite flattée par lui au sujet de mes capacités intellectuelles et de leadership, sa proposition m’a fait tomber dans une quête d’acceptation et de reconnaissance. Peu à peu, le fanatisme s’est installé en moi sous l’apparence d´idéalisme.
C’est ainsi que fonctionnent les mérites et les honneurs acropolitains : ils t’attrapent en te récompensant par des médailles, des haches et des chaînes, et exploitent ainsi tes blessures d’humiliation et de dévalorisation, te faisant enfin sentir valable quand tu obtiens l’un de leurs « succès » ou deviens quelqu’un pour eux. Absolument tous les hachés en Belgique étaient rabaissés par le directeur national. À l’une d’elles, il disait souvent d’un ton condescendant : « Heureusement que tu m’as rencontré, sinon tu serais sûrement dans une secte. » Les anecdotes sont nombreuses.
De manière générale, j’ai constaté que les dirigeants et membres qui, sur le plan personnel, avaient un père absent ou auxquels il nous manquait de la reconnaissance paternelle, avions tendance à rester et à accepter n’importe quel abus de pouvoir de la part de notre Directeur national, perçu comme une figure paternelle, car, à un moment donné, nous espérions obtenir son estime et son approbation.
Je me souviens surtout d’une phrase qui m’a marquée à jamais. Un « haché » acropolitain et soidisant « grand ami à moi» a dit, en parlant sur ma dépression à mon ex-mari: « Quand on est en guerre, on ne peut pas s’arrêter pour ramasser les blessés, il faut continuer à se battre. » Cette cruauté résume la fausseté de tout ce que j’ai vécu là-bas, car, derrière le discours d’idéalisme, de fraternité et de service, se cachait la déshumanisation, le mépris de la vulnérabilité et une mécanique qui priorisait l’obéissance aveugle sur l’amour et la vie elle-même. Réduire la personne vulnérable à un obstacle dispensable au nom d’un soi-disant « idéal supérieur ».
Dans les groupes coercitifs, c’est une stratégie de violence émotionnelle qui légitime l’abandon affectif et détruit l’empathie. C’est un message qui brise les liens intimes, favorise la loyauté exclusive envers l’organisation et normalise le sacrifice de sa propre humanité au profit de la structure sectaire. Je me suis sentie profondément trahie et j’ai fui un pays qui n’était pas le mien. Seule, incomprise, trahie par mon mari, par des amis et par ma « famille » acropolitane.
Pourquoi je raconte mon expérience maintenant
Je dénonce et j’écris mon témoignage plus de dix ans après parce que pendant longtemps j’ai eu honte. Je me suis jugée pour avoir cru et pour être restée; je craignais que ceux qui me liraient me jugent aussi. J’avais peur des représailles, peur d’être reconnue et à nouveau conditionnée, peur surtout de revivre tout le mal-être, d’ouvrir des blessures que je craignais de ne pas pouvoir supporter.
Il m’est insupportable qu’une organisation sectaire, présente depuis plus de cinquante ans dans le monde et faisant l’objet de centaines de plaintes, soit encore active, et surtout que l’on se retrouve obligé de ne pas pouvoir porter plainte car, si tu dénonces, NA riposte en te poursuivant pour diffamation à hauteur d´une plainte de centaines de milliers d’euros. Nous sommes complètement démunis.
Il m’a fallu de nombreuses années pour laisser derrière moi mon passage à NA; je n’ai jamais trouvé de psychologue capable de m’accompagner ou de me comprendre. Aujourd’hui, je vois qu’il y a davantage de spécialistes sur ces sujets qu’il y a dix ans. Ce blog a constitué un tournant: relire des témoignages avec des vécus et des émotions similaires m’a permis de comprendre, d’approfondir, de me sentir moins seule, davantage comprise.
Lorsque j’ai quitté NA, je pensais être la seule responsable de la rupture de mon mariage, car les deux dernières années notre relation s’était dégradée. Nos disputes ces dernières années ont commencé à apparaître, surtout en sortant des réunions des Forces vives : j’étais de plus en plus épuisée, éteinte et en colère contre ce que nous y faisions.
Je me blâmais malgré les pressions exercées par les dirigeants belges sur mon mari — ils craignaient qu’il parte lui aussi et cherchaient à l’éloigner de moi —, chose que je savais et qui me rongeait de l’intérieur. Cependant, je prends maintenant conscience du déclin émotionnel, moral et physique que j’ai subi ces dernières années, en nous accablant de responsabilités acropolitaines toujours plus lourdes, parallèlement aux incohérences qui s’accumulaient à mesure que je m’enfonçais dans le cercle des dirigeants.
Par la présente, je demande pardon à celles et ceux que j’ai poussés à entrer à NA sur ma recommandation, parmi lesquels mon ex-compagnon. Je regrette sincèrement les abus de pouvoir que j’ai commis en acceptant de monter dans l’escalier automatique acropolitain et en me positionnant parfois au-dessus ou au-dessous des autres. Ma seule façon d’agir aujourd’hui est de faire en sorte que les injustices que j’ai vécues, et que tant d’autres ont subies dans cette secte, ne tombent pas dans l’oubli, et que le mensonge et la tromperie ne soient pas tus.
Finalement, mon ex-mari a choisi de rester à Nouvelle Acropole. Moi, j’ai choisi de partir. Je lui ai proposé d’aller vivre en Espagne avec moi, le pays où j’ai grandi et où je suis retournée, loin de la trahison que j’avais subie dans la petite Belgique. Cependant, mon ex se sentait redevable envers NA Belgique.
Il appartenait au Corps de sécurité et l’un de ses codes d’honneur était la protection et l’obéissance envers son DN; il m’a dit qu’il avait tant reçu de la part de NA Belgique qu’il ne pouvait plus s’en aller. C’est ce qui arrive dans un système autoritaire. On le formait pour en faire un futur DN de la Belgique et, en Espagne, il ne serait qu’un petit dirigeant de plus.
Mon ex n’était plus la personne d’autrefois, celle dont j’avais été amoureuse et avec qui nous donnions la priorité à notre couple ; Nouvelle Acropole a arraché le meilleur de ma vie. Quelque chose d’intime et de profond en moi s’est brisé à jamais. Je me souviens qu’avant de connaître l’organisation, mon ex était allé à NA et cela lui avait semblé une secte. Il était très intelligent et perspicace, avec de bons amis d’enfance et ses propres idées. Comment se fait-il qu’il n’ait jamais réussi à ouvrir les yeux, alors qu’il avait laissé derrière lui de vrais amis, une femme qui l’aimait et une vie libre de dogmes et de manipulations?
Moi qui y ai été aussi, je sais que c’est possible, parce que ton esprit est enfermé dans une cage : il ne peut plus penser en dehors de tous les conditionnements qu’on t’a transmis, ni imaginer une autre façon de vivre.
Un idéal apparemment inoffensif, quoique prétentieux, a ravagé tout ce que j’avais bâti : une relation de couple avec l’amour de ma vie, une maison et un foyer, un travail que j’ai dû abandonner en quittant le pays. Quand quelqu’un me propose de l’accompagner en voyage à Bruxelles, je tremble. Ce pays est pour moi terni par la fausseté et la violence. Aujourd’hui, je sais que toute antenne de Nouvelle Acropole, partout dans le monde, est également souillée.
Ce fut la chose la plus douloureuse que j’aie vécue, mais aussi un acte de dignité envers moimême. Le plus grave, c’est que je m’étais perdue, j’avais perdu mon identité… Le désir d’être mère, même s’il ne s’est pas concrétisé ensuite parce que je m’imaginais avoir des enfants avec celui qui avait été mon compagnon depuis la jeunesse et que NA a absorbé, ce désir a en partie été ce qui m’a sauvée. Parce qu’il m’a rappelé qu’il y avait une vie en dehors de l’idéal, qu’il y avait plus d’amour et d’humanité hors du dogme acropolitain.
Mais sans aucun doute, le déclic final qui m’a sauvée fut la lettre de Fernand adressée à mon mari, la plus flagrante altération de la dignité et du respect envers un être humain et envers les relations de couple.
« Nous sommes les mêmes de toujours, nous ouvrons les portes de bronze de l’histoire », se vantait JAL, comme si l’amélioration et la conscience du monde ne dépendaient que des acropolitains.
Outre l’idéologie radicale, les structures de Nouvelle Acropole sont complètement pourries, et cela remonte aux origines, à JAL lui-même; quiconque aime vraiment la recherche pourra le découvrir dans ses écrits — mais toujours, je vous prie, avec esprit critique, ce que NA méprise au nom de la restriction de la liberté individuelle.
Quant aux trois beaux principes de NA, tout est entièrement faux, à tous points de vue. Même les relations acropolitaines, quand on décide de partir, même en partant avec affection et gratitude, révèlent que les amitiés ne sont ni réelles ni honnêtes. Tous sont esclaves des opinions d’un maître. Quand tu t’en vas et que les masques tombent, l’être humain ne compte absolument pas.
Si tu restes dans cette organisation internationale, souviens-toi que la seule chose qui compte est l’Idéal — autrement dit, la fin justifie toujours les moyens. Par contre, si tu es parvenu(e) à t’en sortir et à voir que, en réalité, la caverne de Platon, c’est la Nouvelle Acropole elle-même avec ses esclaves, mes plus sincères félicitations : la Vérité, la Justice, l’Amour et la Bonté dont ils parlent tant à l’intérieur sont désormais plus proches pour toi.
Claire, 2025
VESRSIÓN EN ESPAÑOL:
Testimonio - Mi paso por Nueva Acrópolis (2025)
(Entró en Nueva Acrópolis a los 20 años. A los 23 entró en las Fuerzas Vivas, dentro del grupo de las Brigadas Femeninas. Estuvo en Nueva Acrópolis 10 años y ejerció como Jefa de Filial en Bélgica).
Cuando entré en Nueva Acrópolis, yo era una persona feliz, optimista, con mucha curiosidad por la vida. Me encantaba la filosofía, la mitología griega, las culturas antiguas, el budismo... Con 20 años tenía un amor auténtico por el conocimiento y por compartir experiencias con otras personas que también buscaban sentido y profundidad. En ese momento de mi vida, estaba llena de entusiasmo y no sospechaba que acabaría atrapada en una organización que, detrás de una fachada cultural y filosófica, funcionaba como una secta.
Los primeros años fueron aparentemente luminosos. Había conferencias interesantes, clases que me nutrían intelectualmente, debates donde podíamos hablar de filosofía y espiritualidad, experiencias de voluntariado social, artístico, ecológico, etc. Todo me resultaba atractivo y, precisamente de ahí se alimenta una secta: de momentos buenos y de vínculos que parecen genuinos. Si todo fuera oscuro desde el inicio, nadie se quedaría.
Una vez me hice miembro, veía algunas prácticas que me parecieron bastante dudosas, la peor fue durante el curso de Psicología Práctica; una de esas pruebas psicológicas consistía en pegarse bofetadas en la cara con otra compañera, sin poder apartarse o mostrar ninguna reacción. La instructora nos incitaba a que nos pegáramos cada vez más fuerte para así poder dominar nuestras emociones. Me impactó muchísimo, pero esta profesora ya era alguien en quien confiaba y sus explicaciones de antemano no me habían dejado margen para cuestionarlas demasiado. Así empezó el adoctrinamiento sobre la no-escucha de mí misma y la obediencia a los profesores que en cuestión de uno o dos años ya se habían convertido en mis maestros a base de clases de marcado carácter ideológico.
Mi entrada en las Fuerzas Vivas
Poco a poco, sin darme cuenta, fui adentrándome cada vez más. Primero con el voluntariado, que parecía algo noble y constructivo, pero que, en realidad, también funcionaba como un escaparate para atraer nuevos miembros. Tres años después, ya ingresé en el “círculo interno”, lo que ellos llaman “las Fuerzas Vivas”. Al ser mujer, me asignaron al grupo de las “Brigadas Femeninas”.
Las Fuerzas Vivas son el “grupo interno”, algo que no ves cuando eres solo miembro. Ahí están los códigos de honor, los juramentos, los himnos y marchas militares, los uniformes, los votos... una especie de “iglesia disfrazada de esoterismo”. Además, empezaban a instruirte y prepararte para lo que serían los comportamientos habituales en las reuniones internas: saludar con el brazo en alto, arrodillarse frente a estandartes, desfilar y formar al estilo militar en grupos de brigadas masculinas y femeninas, y utilizar uniformes con simbología muy similar a la de los antiguos regímenes fascistas. La atmósfera se volvía cada vez más jerárquica y rígida, y el dogmatismo se infiltraba de manera gradual y casi imperceptible.
A este punto todos estábamos convencidos de que formábamos parte de una escuela iniciática y aceptábamos las rarezas. Psicológicamente, ahí operaba la disonancia cognitiva. Justificaba lo que me incomodaba porque sentía que formaba parte de algo mayor, de algo espiritual. Además, estaba la presión de grupo, que te empujaba a no cuestionar nada para no quedar como débil o desleal. Y, sobre todo, se instalaba lo que en psicología se llama “indefensión aprendida”, te convencen de que no debes cuestionar a los que están por encima de ti, que lo correcto es someterse a la jerarquía, tal y como funciona la naturaleza. Todo ello explicado a través de clases magistrales, apuntes y datos fundamentados en filósofos y civilizaciones antiguas.
Aunque te intenten presentar en las clases que el karma no es una ley de castigo sino de aprendizaje, lo cierto es que acabas creyendo que, si pones en duda conceptos acropolitanos, serás una mala discípula y el karma te perseguirá. Así es como acabé aceptando lo inaceptable, confiando en mis maestros, otorgándoles una confianza demasiado grande, pensando que lo que me decían lo hacían por mi bien y por mi evolución.
Entrega absoluta al Ideal
En el interior del grupo, la exigencia era tremenda. Había un deber constante, una entrega total. Y lo peor es que yo misma, de forma inconsciente, me iba subiendo esa exigencia. Quería mostrarme digna, demostrar mi fidelidad al ideal acropolitano. Eso me llevó al agotamiento extremo físico y mental, apenas había espacio para descansar, para pensar por mí misma, para ser simplemente yo. Debía demostrar que era una buena discípula con informes mensuales sobre la “Escuela del Discipulado”, donde nos poníamos nota sobre las cualidades acropolitanas: generosidad, sacrificio, devoción, mística (combinación de buena voluntad y eficacia), etc.
Antes de conocer NA, había realizado una carrera universitaria con éxitos académicos y me llevaba muy bien con mi familia. Sin embargo, cada año que pasaba iba dejando atrás amigos porque mi pensamiento (ya secuestrado por NA) me decía que la gente no era capaz de comprender tanto como yo, lo que hacía, lo que vivía. Un acropolitano está educado a base de soberbia moral y cree que los demás no entienden nada porque no tienen la suerte de adquirir conocimientos esotéricos.
Terminas por adoptar todo, los comportamientos, la terminología, todo... El sacrificio, la obediencia, el deber son términos que se te graban a fuego, hasta la saciedad. Incluso lo comparan con el sacerdocio cuando empiezas a dar clases, haciéndote creer que eres especial, diferente, mejor, el o la elegida. En Acrópolis los “hachados” y mandos son tratados como reyes con sus privilegios y atenciones.
Mientras tanto, veía cosas que me impactaban profundamente. El director nacional de Bélgica, Fernando Fernández-Figares, humillaba en público a su propia mujer, llamándola tonta cuando daba una conferencia, con un machismo tan descarado que ni siquiera intentaba disimularlo, como hacían otros mandos. Me confesó en un par de ocasiones que admiraba a Franco y a Hitler y que Jorge Ángel Livraga (o JAL, el fundador de Nueva Acrópolis) había admirado a José Antonio Primo de Rivera, fundador de la Falange y que incluso habían ido juntos al Valle de los Caídos para honrar su memoria. Lo escuché dos veces y no daba crédito. Mi pareja y yo nos planteamos irnos.
Mi alarma interna me decía que aquello era una aberración, pero al mismo tiempo lo justificaba, me decía que no todos los dirigentes pensaban así y que él se había quedado anclado en la España franquista de la que salió para abrir la primera filial en Bélgica. Justificar que “lo malo” solo es producto de una desviación personal de un dirigente o de una mala comprensión de un país, es no querer ver la verdad. Esta justificación me llevó a quedarme más años de los que debía.
Yo borré esas “banderas rojas” de mi mente porque ya había idealizado todo lo demás y, sobre todo, a los miembros y dirigentes que ahora consideraba mi familia. Nadie está preparado para convivir o estar durmiendo con “el enemigo”, es algo mentalmente inaceptable. Sin embargo, todo esto me hundía, me generaba un conflicto interno insoportable porque veía cosas inaceptables, pero al mismo tiempo quería confiar en los que pensaba eran “mis maestros y hermanos”.
A los miembros nuevos, e incluso a los integrantes de las “Fuerzas Vivas” más jóvenes, les explican que ciertos símbolos fueron “desvirtuados” por Hitler y que el fundador JAL intentó recuperar y “lavar” su significado original; así se construye un discurso que desvincula la iconografía del contexto político que la utilizó. Por eso, dentro de Nueva Acrópolis la gente no se considera nazi o fascista a pesar de todas las evidencias. Se hace el saludo, aunque a veces incomode, creyendo que se recupera algo ancestral y positivo, justificándolo como una práctica iniciática o energética en lugar de reconocer su carga histórica.
El juramento que profesas al convertirte en “Fuerza Viva”, te inflige un miedo aterrador, comprometiéndote más allá de la muerte, arrodillada frente a los estandartes y con el brazo en alto. Cuando cuestionas ideas, entonces dicen que te estás "desintegrando" del movimiento, como si te hubieras vuelto loco o fueras un traidor. Cuando veía injusticias o errores, no podía decir nada a los dirigentes pues me recordaban que el sistema es piramidal y me insistían en que la tríada está por encima de la personalidad, es decir, que a los dirigentes se les perdonan las equivocaciones, sean de la índole que sean.
El director nacional de Bélgica, Fernando Fernández-Fígares es, como muchos mandos, un misógino y un homófobo que piensa que los homosexuales tienen problemas mentales. Decía que JAL no los dejaba entrar en las “Fuerzas Vivas” pero que ahora había que adaptarse, porque al fin y al cabo lo que importa es que cada año haya más miembros. Todos estos pensamientos de JAL se encuentran en los “Bastiones” del inicio, en las “Almenas” y en otros documentos internos, aunque en algunos de ellos se han borrado con el tiempo frases de este tipo por miedo a más ataques antisectas y para hacerse más aceptables de cara a nuevos miembros.
“Dímelo con miembros” es una de las famosas frases de JAL, un mantra para los dirigentes, que cada año deben dar cifras estimadas a los mandos internacionales sobre la cantidad de miembros que van a conseguir y los medios para lograrlo.
Muchos dirán que hay mandos que son mujeres y que Delia fue “Mando Máximo” (terminología acropolitana para el director internacional), pero aunque en lo cotidiano haya un machismo enorme por parte de hombres y mujeres, a Delia y a otras pocas directoras nacionales se les deja estar al mando porque se les considera “más evolucionadas”. En Nueva Acrópolis, al igual que otras religiones, se busca “seres excepcionales”, más evolucionados que el resto. En el caso de Delia, hay muchas anécdotas sobre que ella recuerda vidas pasadas, o que es una “discípula más avanzada”, etc.
En estos casos, no importa si es hombre o mujer, pero si hablamos de personas “corrientes” entonces sí se aplica el machismo y los roles. Por ejemplo, el actual Director Internacional, Carlos Adelantado, también insistía en que los hombres debían ser los jefes y que el cometido de las mujeres era inspirar y dejar hacer a los hombres. Esto me lo dijo cuando supo que finalmente la jefa de filial iba a ser yo y no mi marido. Carlos quería convencerme para que no asumiera el puesto, pero mi pareja le dijo que era una decisión de ambos y que él se sentía muy feliz con esta decisión.
En el “Manual de Cortesía” (especie de Biblia para las “Fuerzas Vivas”), se refleja la servidumbre de la mujer, envuelta en un halo cuasi romántico de “la dama, el caballero y el honor”. En cuanto a la vestimenta, por ejemplo, a las mujeres que no tenían la costumbre de llevar vestido o falda se les “invitaba” insistentemente a llevar, ya que era lo propio de una dama.
Mi experiencia como jefa de filial en Bélgica
Las personas que hayan sido fuerzas vivas reconocerán veladas en las que se cuentan las viejas glorias acropolitanas. Se cuentan anécdotas de JAL que impresionan a cualquiera, narradas por algún hachado (dirigente con méritos) o “dinosaurio” (así llaman a los que llevan 30 0 40 años en NA), todos ellos habiendo recibido clases de oratoria, los sentimientos que provocan son de querer comerse el mundo, de “vivir y morir por el ideal”. El plano emocional o “astral” crece a límites exorbitados, escuchando palabras grandilocuentes sobre las ceremonias, países y filiales de los primeros 20 años de NA, como si se tratase de aventuras quijotescas y loables.
En uno de esos cenáculos, mi pareja levantó la mano, como poseído por un delirio de grandeza, y dijo que quería abrir una filial. Fue la mejor noticia que podían esperar en NA Bélgica, ya que se trata de un país muy envejecido, con máximo unas 20 FFVV y apenas 3 jóvenes comprometidos. Mi pareja y yo éramos la esperanza de futuro, el Director Nacional, Fernando, nos dijo que nos formaría para que uno de nosotros fuera el futuro director. Decía que él estaba deseando retirarse tras unos 40 años de servicio al ideal.
Así que comenzó a instruirnos con el “Manual del Dirigente”. Incluso nos hizo una foto para enviarlas a sus capos, orgulloso de poder transmitirnos esas enseñanzas tan internas. Destaco el uso de dicho manual porque he leído recientemente que NA argumenta que ese manual no existe. En el inicio de este manual, JAL comienza diciendo que “para ser un buen dirigente, debes dejarte dirigir”. Fernando nos decía que quería que fuéramos como gallos de batalla entre nosotros dos, para que ganara el mejor. Era una política que también tenía con los hachados.
En cuanto al dinero, me llevó mucho tiempo ver que se aprovechaban y que ocultaban el sueldo que los directores internacionales y nacionales recibían a costa de las cuotas y del trabajo incansable de los miembros (no sé si todos, pero por lo menos en Bélgica, el director sí recibía su salario del dinero de la OINA-Organización Internacional Nueva Acrópolis).
Las ONGs que están en la legalidad retribuyen a los voluntarios que trabajan más horas de las debidas, o tienen empleados para tareas más burocráticas o para tareas que exigen un horario más extenso. Esto es algo que supe con el tiempo, para ser voluntario hay un número máximo legal de horas, lo que nosotros hacíamos en NA no se considera voluntariado sino trata de personas.
Acrópolis se mantiene a través del trabajo continuo de los voluntarios a los cuales no se les aporta ningún dinero, todo lo contrario, cuando eres “Fuerza Viva” la cuota aumenta respecto a la de miembro. NA se mantiene también a través de las ventas y cuotas mensuales. Ese trabajo continuo no remunerado representa otro horario a tiempo completo aparte del que tú en tu vida profesional tienes (pegar cientos de carteles y repartir miles de panfletos mínimo cada 3 meses, limpieza de baños, de los templos y de toda la filial, estudio, impartir clases, asistir a las conferencias para dar apoyo, asistir a las clases semanales, vender libros o comida, más aparte el trabajo de cada secretaría acropolitana).
De esta manera se mantienen a los mandos que están en la cúspide. Ellos deberían vivir de su propio trabajo y si algún día deciden hacer sus cuentas transparentes, deberían decir lo que cobra cada uno de estos jefazos, en vez de ocultar su aprovechamiento diciendo que todos los miembros de Acrópolis son voluntarios sin excepción y que el dinero de los miembros se destina únicamente al mantenimiento de las sedes.
Yo estuve unos meses como jefa de filial y vi cómo, además, en los informes nacionales había apartados destinados a costear los viajes del director nacional. Al principio, no le di importancia y no miré estos informes con ojo crítico, pues yo me había convertido en “pequeña dirigente” y cada vez daba más dinero a la organización. Esto también lo veía por parte de los “hachados”, quienes, por ejemplo, hacían grandes donaciones cuando se abría una nueva filial. El hecho de que cuanto más arriba estabas, más pagabas, me hizo pensar que los directores ponían las mismas cantidades de dinero o más, pero no es así.
Un último dato curioso, cuando mi ex y yo compramos nuestra casa privada y en gran parte de ella montamos la filial, Fernando, me instó un buen día a que hiciera un testamento por si a mi pareja y a mí nos pasaba algo, dejar la casa a nombre de Nueva Acrópolis. Ahora con el tiempo todo resulta espeluznante.
Cómo conseguí salir de NA
A todo esto se sumaba mi vida personal, estaba en la organización con mi marido y ambos estábamos muy involucrados en las Fuerzas Vivas y en los inicios de la fundación de una filial, pero llegó un momento en que dentro de mí surgió un deseo profundo: quería ser madre y ya había dedicado mis mejores años a Nueva Acrópolis (de los 20 a los 30 años). Y ahí entendí la raíz del problema: tener familia, aunque no se dijera demasiado abiertamente, era visto como un obstáculo para el “ideal”. Todos los acropolitanos que conozco, que han tenido un hijo sin buscarlo, se pasan la vida arrepentidos o angustiados de no poder servir más tiempo al ideal, siendo el hijo un obstáculo para el bien de la organización. El mensaje implícito era claro, el ideal está por encima de todo, incluso de la vida, incluso de la familia.
Ese descubrimiento fue doloroso, pero también mi salvación, porque el deseo de ser madre fue lo que me abrió los ojos definitivamente. Me di cuenta de que tenía que elegir entre seguir sometida a una estructura que anulaba mi ser o escuchar mi deseo más profundo, mi humanidad.
En ese momento mi marido se estaba formando para ser el futuro director de Bélgica y solo pensaba en eso, pero yo me desvinculaba a pasos agigantados de Nueva Acrópolis. Toda nuestra vida había girado en torno a la organización, y esta contradicción me estaba rompiendo por dentro. Me sentía fracturada. Por un lado, estaba lo que sentía y deseaba que fuera mi vida propia en libertad; por otro, estaba lo que el grupo me imponía creer y una vida que no me gustaba. Esto sumado a todo el desgaste físico y emocional acabó por quebrarme. El remate fue ver que mi marido se alejaba de mí y de lo que él era. Como si dejara de ser él mismo. Incluso empecé a sentir rechazo por él, porque repetía "como un loro" las mismas frases sobre NA, sobre "una filosofía de vida práctica" y todo un discurso recalentado que yo misma había utilizado anteriormente pero que ahora me parecía vacío y falso. Ahí caí en una profunda depresión con pensamientos suicidas.
Cuando empecé a plantear mi salida, mi expareja no me obligó a quedarme, pero tampoco me comprendió. El director de Nueva Acrópolis en Bélgica (Fernando Fígares) mantenía con él una comunicación constante: correos, reuniones privadas, cartas donde le repetía que más importante que la familia, más importante que una esposa, es el ideal. Poco a poco vi que mi marido cambiaba, que ya no me trataba igual. Notaba mucha presión sobre él por parte de NA. Cuando salí por completo, él era el único joven prometedor y comprometido con la causa e hicieron todo por retenerlo.
En una ocasión, entré en el ordenador y al abrir el correo vi un email del director de Bélgica. Era un email dirigido a mi marido y le hablaba sobre mí. Le daba todas las directrices de cómo tenía que pensar y actuar en relación a mí. Era como si mi pareja fuera una simple marioneta movida por Fernando. Ahí empecé a entender por qué me había estado tratando así. Mi marido siempre había sido amable conmigo, nos contábamos lo que nos parecía incongruente de NA y éramos una fuente de apoyo mutuo. No obstante, ahora sentía que me trataba diferente, que veía mi malestar como una debilidad.
Fernando le decía a mi exmarido que mi depresión y pensamientos suicidas eran un invento mío, una manipulación por mi parte. Esos pensamientos que tenía solo me había atrevido a decírselos a mi exmarido, en plena confianza y miedo, no de llegar a hacerlo a fin de cuentas, pero sí le expresé el temor que supone tener ideas de ese tipo. Dado que los dirigentes en Nueva Acrópolis son como “confidentes” y les tienes que contar todo, entiendo que mi exmarido le explicó con preocupación que no me encontraba bien y que quería pasar más tiempo conmigo. Y seguidamente, Fernando intentó minimizar la situación como solía hacer despectivamente hacia “la gente débil o deprimida”.
A continuación, copio literalmente el correo que el DN de Bélgica, Fernando Fígares, le envió a mi exmarido. Como se verá al principio del mail, Fernando le pide disculpas a mi marido pues previamente habían tenido ellos dos una reunión. Lo copio aquí directamente, para que se pueda ver cómo Fernando le lava la cabeza a mi marido con ideas de “heroicidad”, de que los acropolitanos deben ser de la casta de los kshatriya (guerreros) y no de los vayshas (una casta inferior centrada en el bienestar de la familia)”, además de presionarle con el valor, el honor, etc. para servirse de su propósito:
“Quiero expresarte algunas palabras tras nuestra conversación de ayer. Quisiera matizar ciertas cosas que dije y que no fueron del todo justas, a pesar de la honorabilidad de mis intenciones. En particular, se trata de la cuestión del «suicidio», como amenaza por parte de tu mujer, y de mi reacción brusca ante la situación: por supuesto que yo tampoco querría, de ninguna manera, que algo así pudiera suceder.
La raíz de la dureza de mis palabras proviene del hecho de que me resulta insoportable ver a un hermano de armas sometido a una mujer, porque soy un adorador absoluto de la Libertad y de los valores guerreros. Creo también que todos nosotros (los dirigentes) debemos aspirar a amar a la manera de los kshatriya, que no es la manera de los vaishya. Y esto concierne no solo a nuestro amor hacia las mujeres, sino también hacia todos nuestros compañeros y hacia todas las misiones propias de esa otra Casta construida sobre el Valor y el Honor.
El problema es que la gran mayoría de Acropolitanos se encuentra y vive todavía en la encrucijada, entre las dos castas, y con demasiada frecuencia más bien en la primera que en la guerrera. Sí, debemos aprender a amar de otra forma, y no solo eso, debemos aprender a vivir de otra manera, lo cual no es fácil, y a veces estamos desgarrados entre el amor del padre (esposo, hijo…, familia) y el amor del jefe (compañero de armas, misión)…
Así pues, tratemos de reforzar cada día nuestro universo de kshatriya, ya que es ese universo el que nos inspira, nos atrae. Es el único que podrá ofrecernos la felicidad que nos corresponde, la de filósofos guerreros que quisiéramos ser. Y si te escribo estas palabras es porque ayer te vi con la mirada puesta en un horizonte donde difícilmente hay lugar para hombres y mujeres distintos de aquellos que deben acompañarnos en esta fiesta del combate.
Dite a ti mismo, todos los días: ¡DESPIERTA, DESPIERTA Ferro! Con esperanza renovada. Tu DN, Fernand”. [Noviembre de 2014]
Entendía que jugaban con nuestros sentimientos cuando salí de NA definitivamente, que se entrometieron en nuestra relación de pareja, que minimizaban el dolor, que negaban incluso la existencia de una depresión. Todo era instrumentalizado para reforzar la obediencia.
La respuesta de mi ex a esa carta por email fue: “Tienes razón, así lo haré”. Cuando la vi me fui de nuestra casa. Al final consiguieron lo que querían, me fui dejándoles el terreno libre para manipular a mi ex, único dirigente joven dispuesto a asumir todos los cargos. Casi rocé la locura con el complot que se había creado a nuestro alrededor porque mi ex era el “único hijo capaz de dar un legado acropolitano” y debían defenderlo a capa y espada.
Mi confusión y salida del país les vino de maravilla. Y mi reacción impulsiva de irme de casa y expresar una tremenda rabia ante el descubrimiento de aquella carta a mis espaldas, les vino también perfecta para hacerme quedar como "la alocada" o la mala de la película. Recordemos que en Acrópolis siempre debes mantener a raya las emociones para no mostrar tu fragilidad o emocionalidad.
Quedé tan impactada por ese correo, que decidí reenviárselo a Delia Steinberg (segunda directora internacional) y a Toni Alzina (anterior director nacional de España). De algún modo, yo aún seguía bajo el influjo de NA, y aún creía que los dirigentes como Delia y Toni eran personas honestas, personas que no eran capaces de aceptar algo semejante. Delia nunca me dijo nada al respecto del reenvío que le hice de esta carta, pero Toni Alzina me escribió diciéndome lo escandalizado que estaba.
Copio parte de sus correos para que pueda verse la manipulación y posterior comprobación de sus mentiras:
“Querida Claire, estoy en shock y muy preocupado, más que antes, porque ignoraba la mayoría de las cosas que mencionas y no creo por desgracia que exageres mucho, creía que conocía a Fernando, hicimos juntos el probacionismo y tantas cosas juntos en la prehistoria hace más de 40 años… Encima hay lazos familiares, pero eso no me quitará que yo haga lo que tengo que hacer y pueda hacer, que solo con hablarlo con la maestra Delia se pondrá en marcha […] Esto se va a acabar más pronto que tarde, también tengo náuseas ahora. Espero si lo deseas y puedo serte útil que cuentes conmigo. […]
Escríbeme más detalles de las cosas de Delia, de las mujeres, de sus manipulaciones, de lo que dicen de él a este respecto. […] Espero que a más tardar en esta próxima RIMM pueda darse solución a esta mancha y oveja negra en el ideal, y también que Fernando sepa lo que pienso de él sin tapujos ni privilegios familiares, ni nada que me eche para atrás hasta que se haga justicia cuanto antes. Te ruego seas discreta y no hagas mención con nadie, de momento, de todo lo que te digo, Fernando se podría enterar y montaría todo un teatro para pasar por el bueno de esta película y nosotros los malos.
Mil besos sanadores y en la esperanza-certeza de que se hará justicia por ti, por tu marido y tanta buena gente más.
Siempre tuyo, Toni”. [Marzo de 2015]
Lo de romper vínculos familiares lo decía porque Fernando Fernández-Fígares, es hermano de su exmujer. A la vez, también es hermano de Dolores Fernandez-Fígares (la mujer de Manuel de Faramiñan, el “Guardián de los Sellos” de NA). Parece que la cúpula de Nueva Acrópolis está movida por algo endogámico, y se defienden y encubren unos a otros.
Más tarde, Toni se reunió conmigo para disculparse e intentar convencerme para que volviera a NA y abrir una filial en España, él pensaba que me volverían a convencer. O quizás tenían miedo de que hablara y por eso me estaba tratando tan bien. Yo rechacé toda oferta, pero unos años más tarde me di cuenta de que todo lo que Toni me dijo fue mentira y más manipulación por parte de NA. Me prometió que quitaría a Fernando Fígares de su puesto de director nacional. Durante diez años todo ha seguido igual. Fernando ha seguido de director nacional y mi expareja sigue montado en la pirámide acropolitana meritocrática, instrumento para cualquier “ego espiritual” competitivo; en realidad lo que se promueve es la avidez de poder entre aquellos que tienen deseos de ser jefe y delirios de hacer de este “un mundo nuevo y mejor”.
Confieso que yo misma, cuando acepté ser jefa de filial, me sentía especial, imbuida de una misión excepcional. Y, tras haber sido denigrada por mi director nacional y, posteriormente, adulada por él mismo en cuanto a mis capacidades intelectuales y de líder, su propuesta me hizo caer en una búsqueda de aceptación y valoración. Poco a poco, el fanatismo se fue instalando en mí, bajo la apariencia de idealismo. Así funcionan los méritos y honores acropolitanos, te enganchan consiguiendo medallitas, hachas y cadenas y así se aprovechan de tus heridas de humillación y desvalorización, haciéndote por fin sentir valiosa cuando consigues uno de sus logros o ser alguien para ellos.
Absolutamente todos los hachados en Bélgica eran denigrados por el director nacional. A una de ellas le decía a menudo con tono condescendiente “menos mal que me conociste a mí, si no seguro que estarías en una secta”. Las anécdotas son numerosas.
En general, he constatado que los dirigentes y miembros que a título personal teníamos un padre ausente o del que nos faltaba reconocimiento, tendíamos a quedarnos y a aceptar cualquier abuso de poder de parte de nuestro Director Nacional, percibido como figura paterna, ya que en algún momento esperábamos recibir su complacencia y valoración. Recuerdo especialmente una frase que me marcó para siempre. Un “hachado” acropolitano y supuesto “gran amigo mío” le dijo a mi exmarido, refiriéndose a mí y a mi depresión: “Cuando estás en guerra no puedes pararte a recoger a los heridos, debes seguir luchando”. Esa crueldad resume la falsedad de todo lo que viví allí porque detrás del discurso de idealismo, fraternidad y servicio, lo que había era deshumanización, desprecio hacia la vulnerabilidad y una maquinaria que priorizaba la obediencia ciega por encima del amor y de la vida misma. Reducir a la persona vulnerable a un obstáculo prescindible en nombre de un supuesto “ideal superior”.
En los grupos coercitivos, esto es una estrategia de violencia emocional que legitima el abandono afectivo y destruye la empatía. Se trata de un mensaje que rompe los vínculos íntimos, fomenta la lealtad exclusiva hacia la organización y normaliza el sacrificio de la propia humanidad en favor de la estructura sectaria.
Sentí una gran traición y abandoné un país que no era el mío. Sola, incomprendida, traicionada por mi marido, amigos y “familia” acropolitana.
Por qué cuento mi experiencia ahora
Denuncio y escribo mi testimonio más de diez años después porque durante mucho tiempo me avergoncé. Me juzgué a mí misma por haber creído y por haber permanecido; temía que quien me leyera me juzgara también. Sentía miedo a las represalias, miedo a que me reconocieran y a que volvieran a condicionarme mínimamente y hacerme sentir mal, sobre todo, miedo a revivir todo el malestar, a abrir heridas que temía no poder soportar.
Me resulta terrible que una organización sectaria que lleva más de 50 años en el mundo con cientos de denuncias siga viva y, sobre todo, que te veas obligada a no poder denunciar porque si denuncias, NA contraataca poniéndote una denuncia de cientos de miles de euros por difamación. Estamos completamente indefensos.
Me ha llevado muchos años dejar atrás mi paso por NA, nunca encontré ningún psicólogo que me pudiera acompañar o entender, ahora veo que hay más especialistas en estos temas que hace 10 años.
Este blog constituyó un antes y un después, releer testimonios con vivencias y sentimientos afines, me hizo comprender y profundizar, sentirme menos sola, más comprendida.
Cuando dejé NA, pensé que yo había sido la culpable de que mi matrimonio se rompiera porque los últimos dos años nuestra relación fue a menos. Nuestras discusiones en esos últimos años empezaron a aparecer, sobre todo cuando salíamos de reuniones de fuerzas vivas, yo cada vez estaba más agotada, apagada y enfadada con lo que allí hacíamos. Me culpabilizaba a pesar de las presiones de los dirigentes belgas a mi marido por miedo a que él también se fuera y querer separarlo de mí, cosa que yo sabía, y me quemaba por dentro.
Sin embargo, ahora soy consciente del declive emocional, moral y físico que yo sufrí en esos últimos años al cargarnos de más y más responsabilidades acropolitanas junto con las incongruencias que se iban sumando a medida que me adentraba en el círculo de dirigentes. Desde aquí pido perdón a aquellos que entraron a NA recomendados por mí, entre ellos mi ex.
Siento de corazón los abusos de poder que cometí al entrar en la escalera automática acropolitana de colocarme por encima o por debajo de los demás. Mi única manera de poder hacer algo a día de hoy es que no queden en el olvido las injusticias vividas por mí y por tantos en esta secta, que no se silencie la mentira y el engaño. Al final, mi exmarido eligió quedarse en Nueva Acrópolis. Yo elegí salir.
Le propuse vivir en España conmigo, al país donde me crie y regresé, lejos de la traición que viví en la pequeña Bélgica. Sin embargo, mi ex le debía fidelidad a NA Bélgica. Él pertenecía al Cuerpo de Seguridad y uno de sus códigos de honor era protección y obediencia a su DN, me dijo que había recibido tanto en NA Bélgica, que ya no podía irse de allí. Es lo que ocurre con un sistema autoritario. Lo estaban formando para ser futuro DN y en España solo sería un pequeño dirigente más. Mi ex ya no era la persona de unos años atrás, cuando nos amábamos y priorizábamos; Nueva Acrópolis arrancó lo mejor de mi vida.
Hay algo íntimo y profundo mío que se rompió para siempre. Recuerdo que antes de conocer la organización, mi ex fue a NA y le pareció una secta. Era muy inteligente y agudo, con buenos amigos de la infancia y con ideas propias, ¿cómo es posible que en ningún momento haya podido abrir los ojos, habiendo dejado atrás buenos amigos, una mujer que lo amaba y una vida libre de dogmas y manipulaciones? Yo que también estuve ahí metida, sé que es posible, porque tu mente está enjaulada, ya no puede pensar fuera de todos los condicionamientos que le han transmitido ni imaginar otra forma de vivir.
Un ideal aparentemente inofensivo, aunque pretencioso, arrasó todo lo que había construido: una relación de pareja con el amor de mi vida, una casa y un hogar, un trabajo que tuve que abandonar al dejar el país. Cuando alguien me propone acompañarle de viaje a Bruselas tiemblo. Ese país para mí está manchado de falsedad y violencia.
Ahora sé que toda filial acropolitana en cualquier parte del mundo también está mancillada. Ha sido lo más doloroso que he vivido, pero también un acto de dignidad hacia mí misma. Lo más grave de todo fue que me perdí a mí misma, perdí mi identidad. El deseo de ser madre, aunque no se concretara después porque siempre me imaginé teniendo hijos con el que fue mi pareja desde joven y que NA absorbió, ese deseo fue en parte lo que me salvó. Porque me recordó que había vida fuera del ideal, que había más amor y humanidad fuera del dogma acropolitano. Pero, sin duda, el golpe final que me salvó fue aquella carta de Fernando a mi marido, la adulteración más flagrante de la dignidad y el respeto hacia un ser humano y hacia las relaciones de pareja.
“Nosotros somos los mismos de siempre, abrimos las puertas de bronce de la historia”, se vanagloriaba JAL, como si solo de los acropolitanos dependiera la mejora y la conciencia del mundo. Además de la ideología radical, las estructuras de Nueva Acrópolis están completamente podridas, y eso ocurre desde el inicio, desde el propio JAL y, quien sea de verdad amante de la investigación, podrá descubrirla en sus escritos, pero siempre por favor, con espíritu crítico, cosa que en NA se desdeña en aras de coartar la libertad individual.
Búsquense, además los 3 bellos principios de NA, todo es completamente falso, se mire donde se mire. Incluso las relaciones acropolitanas, cuando decides irte, aunque lo hagas con cariño y dando gracias, te das cuenta de que las amistades no son reales ni honestas. Todos son esclavos de las opiniones de su maestro. Cuando te vas y caen las caretas, el ser humano no importa en lo más mínimo.
Si permaneces en esta organización internacional, recuerda que lo único importante es el Ideal, es decir, el fin siempre justificará los medios. Si, por el contrario, has conseguido salir y ver que, en realidad, la caverna de Platón es la mismísima Acrópolis con esclavos, mi más sincera enhorabuena. Ahora sí está más cerca la Verdad, la Justicia, el Amor y la Bondad de las que tanto hablan dentro.
Claire, 2025
Impresionante!! Reconozco totalmente lo que cuentas, pues algo parecido me ha pasado a mi con mi pareja y teniendo ambos una hija en común. Qué fuerte!! Y lo de Toni? Qué falso es ese tío, reconozco sus expresiones y su lenguaje... son todos unos falsos. Y conozco a los que ahora son dirigentes de NA, a Carlos, Isabel y demás... efectivamente, para ellos o Nueva Acrópolis, "el fin justifica los medios". No te hundas eres mucho más grande que ellos.
ResponderBorrarHola Claire, primero de todo, siento mucho que hayas tenido que pasar por todo esto. Por otra parte, agradezco muchísimo que hayas tenido el valor de publicarlo. Me impacta, porque por esas fechas, yo aun estaba en NA. Y lo estaba pasando muy mal. Seguro que nos cruzamos en alguna RIMM, o en alguna otra reunión y probablemente al mirarnos nos sonreímos, como si nada estuviera pasando. Siempre hay que sonreir, nunca explicar tus problemas, nunca expresar malestar (sería de débil, de desagradecido, de egoísta). Pienso en cuantas cosas pasan de manera invisible. No solo por la obligación de no hablar, sino por la ocultación que hacen de todo lo que pasa para "no asustar" a los acropolitanos, para que crean que en el ideal no pasa nada malo. Leyendo cómo se manejan en las "altas esferas" y ese círculo endogámico de mandos, pienso que en NA no solo hay una fachada de puertas afuera, sino también dentro de las propias FFVV. Gracias una vez más por traer a la luz otro de los actos deplorables que tienen lugar en NA.
ResponderBorrarBravo Claire pour ton courage, ton témoignage est poignant!
ResponderBorrarA quelques détails prés c'est notre histoire à nous tous et toutes, d'avoir donné énormément d'énergie, temps et confiance pour un "idéal" qui n'était beau que dans nos cœurs douces et enthousiastes.
Tu décris tellement bien les étapes de l'endoctrinement très progressif, les mensonges pour nous faire continuer même quand les dérives deviennent évidentes ... ainsi que le double visage et le manque d'humanité des dirigeants (nourris depuis longtemps, pour la plupart, au fanatisme du fondateur), quand ils n'ont plus besoin de toi.
Que " « le mauvais » n’est que le produit d’une déviation personnelle d’un dirigeant ou d’une mauvaise compréhension " - combien des fois je les ai entendu quand j'étais FV!
Ce n'est pas facile de se reconstruire après tout ça, de retrouver la confiance après elle a été si perfidement bafouée - mais c'est parfaitement possible!
Bravo, t'as eu la force de reconnaître la tromperie et t'y éloigner et, surtout, souviens toi que tu n'es pas seule.